La dénutrition liée à la maladie reste un problème méconnu et sous-estimé
Une augmentation du dépistage est cruciale. Un patient sur cinq atteint de cancer décède de dénutrition.
Bruxelles, le 15 mai 2025 - La dénutrition liée aux maladies reste un problème sociétal sous-estimé : une personne âgée sur trois en est touchée1. Un patient sur cinq court également un risque de dénutrition2. La dénutrition liée aux maladies peut entraîner des difficultés de récupération ou un décès prématuré. Ainsi, 20 % des patients atteints de cancer ne décèdent pas directement de la maladie, mais des conséquences de la dénutrition. La thérapie nutritionnelle est l'un des traitements les plus rentables dans les soins médicaux et pourrait offrir une réponse à l'augmentation des coûts dans le secteur de la santé.
La dénutrition est une affection grave qui survient lorsque le corps ne reçoit pas la quantité adéquate de nutriments pour bien fonctionner. Cela peut entraîner une perte de poids, une perte de masse musculaire, un système immunitaire affaibli, une cicatrisation plus lente des blessures et des séjours hospitaliers prolongés. Bien que la dénutrition soit souvent associée à un poids insuffisant, elle peut également toucher des personnes ayant un poids normal ou même des personnes obèses. Cela survient notamment lorsqu’une personne, malgré un poids corporel élevé ou un pourcentage de graisse élevé, perd de la masse musculaire indispensable à sa santé (obésité sarcopénique)3.
Intervenir à temps en cas de dénutrition peut sauver des vies
Malgré les recommandations existantes, la dénutrition reste trop souvent ignorée comme cause de divers problèmes médicaux. Le Professeur Dr André Van Gossum, Consultant à l'Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB) et à l’Institut Jules Bordet, et ancien chairman de l'European Society for Clinical Nutrition and Metabolism (ESPEN), plaide en faveur d'un dépistage plus précoce des patients afin d'identifier la dénutrition de manière systématique et d'intervenir rapidement avec la thérapie nutritionnelle appropriée.
« En moyenne, 10 % des nouveaux patients hospitalisés sont dénutris et 25 % sont à risque de dénutrition. Quand un patient reçoit un diagnostic de cancer ou d’une maladie grave, le chiffre monte encore davantage. La perte de poids, de masse musculaire et d’appétit représentent en effet souvent les premiers symptômes qui mènent au diagnostic », déclare le Prof. André Van Gossum.
Les disciplines médicales présentant la plus haute prévalence de risque de dénutrition liée aux maladies lors de l'admission (source ESPEN 2024). |
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Gériatrie (au-delà de 70 ans) | 35% |
Oncologie | 35% |
Maladies cardiaques | 29% |
Maladies pulmonaires | 28% |
Maladies gastro-intestinales | 27% |
« Tous les patients admis dans les unités de soins intensifs sont exposés au risque de malnutrition. Jusqu’à 70 % des personnes atteintes de cancer sont confrontées à la dénutrition. Un patient sur cinq atteint de cancer ne meurt pas des causes directes de la maladie, mais de la dénutrition. Pourtant, la dénutrition chez les patients cancéreux est encore trop peu diagnostiquée et traitée. Par ailleurs, ce problème touche tout particulièrement les personnes plus âgées, qui sont également plus susceptibles de recevoir un diagnostic de cancer. Actuellement, 13 % des nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chez des patients de plus de 80 ans. Ce chiffre devrait atteindre 20 % dans les dix prochaines années, ce qui entraînera une augmentation des risques de dénutrition et de fragilité chez ces patients », déclare le Prof. André Van Gossum.
Thérapie nutritionnelle
De nombreuses personnes âgées vivant à domicile manquent également de nutriments essentiels. Les personnes de plus de 65 ans font attention à leur alimentation pour éviter la prise de poids, mais négligent parfois la nécessité de consommer suffisamment de protéines pour maintenir leur masse musculaire, et passent outre l’importance d’un apport adéquat en vitamine D et en calcium pour prévenir des affections comme l'ostéoporose. C'est pourquoi l'importance de la nutrition médicale et de l'activité physique dans un plan de soins efficace ne cesse de croître, la nutrition médicale étant un élément essentiel de la nutrithérapie.
« La dénutrition a un impact énorme sur les résultats des traitements médicaux, mais elle est encore trop souvent sous-estimée. Lors d’une hospitalisation, les patients subissent par exemple une augmentation moyenne de 9 % de leur dénutrition entre le début et la fin de leur séjour à l’hôpital. Un dépistage précoce de la dénutrition chez les patients est donc absolument essentiel. Une fois le diagnostic posé, la thérapie nutritionnelle représente le traitement le plus efficace et rentable dans les soins médicaux des patients. Un changement de mentalité est nécessaire pour accorder à la prise en charge nutritionnelle un remboursement adéquat et une place de choix dans la pratique médicale, car son impact sur la récupération et la qualité de vie est énorme », selon le Professeur Van Gossum.
La nutrition médicale contient des nutriments essentiels, tels que des protéines, des lipides, des vitamines et des minéraux supplémentaires, dont le corps a besoin quotidiennement pour bien fonctionner. En concertation avec un médecin ou un diététicien, la nutrition médicale est recommandée pour aider les patients à maintenir une alimentation équilibrée en cas de maladie ou d'autres causes de dénutrition. La science montre par ailleurs que la nutrition médicale, combinée à une alimentation variée et à suffisamment d'activité physique, peut jouer un rôle clé dans l'amélioration de la dénutrition liée aux maladies. De plus, elle peut contribuer à la qualité de vie des patients et aider les personnes âgées vulnérables à maintenir leur indépendance.
Nutricia innove encore avec de la nutrition médicale végétale
Avec Nutricia, le centre de recherche et d'innovation de Danone à Utrecht continue d’investir dans la recherche et le développement afin d’adapter au mieux l’offre de nutrition médicale (compléments nutritionnels oraux et nutrition entérale) aux besoins et attentes des patients. Proposer différentes variantes augmente en effet la motivation des patients et contribue également à l’efficacité des traitements nutritionnelle. Ainsi, Nutricia a lancé compléments nutritionnels oraux avec des saveurs spécialement développées par et pour les patients souffrant de changements de goût dus à la maladie.
Traditionnellement, la nutrition médicale contient des protéines laitières. Des recherches récentes4 montrent cependant que les protéines végétales ont des effets similaires sur le poids corporel, la masse musculaire et la force musculaire chez les patients à risque de dénutrition. Dans 35 études cliniques, les isolats de soja et de pois ont été comparées aux protéines animales traditionnelles.
C'est pourquoi Nutricia lance une nouvelle gamme de compléments nutritionnels oraux et de nutrition entérale végétale. Cette année, Nutricia a lancé une variante à saveur sucrée ainsi que le seul complément végétal salé. Mi-mars, une nouvelle option de nutrition entérale 100 % végétale est lancée. Ce passage aux protéines d’origine végétales répond à la demande croissante des patients pour des options alimentaires plus durables et diversifiées, que ce soit en raison de choix de mode de vie, de conviction ou du désir de variété dans leur régime médical.
Pour une interview avec le Professeur Van Gossum, Consultant à l'Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB), et ancien chairman de l'European Society for Clinical Nutrition and Metabolism (ESPEN), veuillez contacter :
1 Risque de dénutrition chez les personnes âgées | sciensano.be
2 Meulemans A et al. Am J Clin Nutr 2021;114 :1123-1130
3 Cederholm T . ,Bosaeus I. ;N Eng J Med ;2024;391;155-65
4 Hofman, Z et al. "Suitability of plant proteins in medical nutrition." Clinical Nutrition, October 2024, ESPEN 63: 1269-1270.